Défi 13: British!
Pour mon premier VRAI défi 13 (le premier faux était un peu une arnaque...), j'ai voulu rattraper le coup.
J'avais reçu en septembre le nouveau catalogue Cath Kidston dans lequel j'avais repéré -entre autres- ce gilet: .
Pour le reste, je ne pouvais rien concevoir de "british" qui ne comportât du tartan, donc le kilt semblait s'imposer.
Bien sûr, les patrons de kilt et de gilet à torsades (donc en fait des modèles respectivement écossais et irlandais, hum) ne se trouvent pas sous le sabot d'un cheval, surtout dans le Vert Pays. En version franchouillardisée, cela a donc donné un gilet à losanges des Petites pièces et accessoires de La Droguerie, et une jupe plissée d'un infâme magasine de couture allemand trouvé en kiosque.
Trouver du tartan a été un autre chemin de croix, car je n'avais pas encore découvert les jolis sites de mercerie sur internet qui m'ont tant coûté depuis... J'ai donc opté pour le seul tissu écossais que proposait MT, un tartan synthétique plutôt joli mais qui s'est révélé si traitre par la suite... Pour le gilet, Alpaga Falaise et Plumette Ecrue de La Droguerie.
Tout était au point, il ne restait qu'à apprendre:
- à tricoter les points ajourés et les côtes 1/1
- à utiliser les aiguilles knit pro
- à déchiffrer les improbables patrons Diana Couture (et là, par égard pour la sensibilité du lecteur, je n'illustre pas mon propos; je laisse les estomacs bien arrimés se débrouiller sur google...)
- à poser une fermeture invisible
- et surtout à dompter un tissu fluide, fin, mollasse, glissant, informe et effiloché tout à la fois...
(intermède à la gloire de la Nature pour ménager l'insoutenable suspense...)
Je me suis lancée la fleur au fusil, mais si j'avais su...
Personne n'avait par exemple jugé bon de m'aviser du temps que cela prenait de tricoter. A force de flâner sur les blogs des unes et des autres, de découvrir d'affriolantes nouveautés à un rythme effréné, j'avais fini par conclure qu'on pouvait en gros tricoter un bonnet en deux jours, un gilet enfant en quatre, un châle dans la semaine, et donc logiquement un gilet adulte en dix jours. Vous imaginez ma stupéfaction quand j'ai découvert combien de centimètres de côtes 1/1 j'avais tricoté en six heures de travail acharné...Il m'est arrivé de tricoter deux heures, de remesurer, et d'avoir exactement les mêmes dimensions parce que j'avais moins étiré l'ouvrage que lors de la mesure précédente... à devenir folle, heureusement que France Culture était là, et notamment Sur les Docks et Fictions (documentaires souvent farfelus pour la première émission, mises en voix d'oeuvres classqiues ou non de la littérature pour la seconde).
La jupe a été horriblement plus dure à faire que prévu, elle aussi. Déjà le patron m'a pris un temps infini, puis il a fallu couper et manier l'affreux tissu, puis raccorder les carreaux des deux pans et des 6 parementures, puis saboter une première fermeture éclair en cousant dessus, puis refaire dix fois les plis qui glissaient sans cesse malgré les épingles et ne tombaient jamais sur les repères, puis assembler le tout en obtenant des épaisseurs terrifiantes à certains endroits, puis comprendre que jamais l'ourlet ne serait droit à la machine et donc le coudre à la main, puis constater que la dernière moitié de parementure intérieure tirait irrémédiablement sur la ceinture de la jupe, produisait un pli disgracieux, et donc tout défaire...
Tout ça pour dire qu'imaginé autour du 10 octobre, ce Défi 13 a été fini cette nuit à 1h et photographié cet après -midi (il m'a entre temps été impossible de retrouver les jolis boutons du gilet qui est donc présenté SANS, grrrr...). Bref, assez discuté, voilà les données du problème.