Rapper’s delight
Je n’en fais pas mystère, le vent des steppes souffle sur moi, et je raffole des racailles.
Pharell Williams, simple et chic.
Je n’ignore pas que mon fils est plutôt mal parti. Déjà pour le prénom, nous avons raté le coche. Jay Z ( ou Jay H.O.V.A., A.K.A. IzzO Hova ) a appelé sa fille Ivy Blue, Sean Puffy Combs, anciennement P. Diddy, anciennement Puff Daddy, anciennement Sean Combs a un fils nommé Justin – Dior Combs. Le pauvre Lutin, lui, porte un prénom désespérément banal.
En plus, il grandira en plein Greenland sans jamais mettre un pied dans le ghetto, c’est presque perdu d’avance.
Le moins qu’on puisse faire pour ce pauvre Lutin, c’est de lui coudre une garde-robe gangsta.
Qu’il me soit permis de proposer une citation littéraire pour introduire la pièce du jour.
Savez-vous que Jay Z, en plus d’être un rappeur renommé, un homme d’affaire carnassier, un époux modèle et un inventeur de prénoms redoutable a aussi écrit un livre (un vrai homme-orchestre, ce Jay Z, pas vrai)? Dès que j’ai appris la publication de Decoded, je me le suis procuré au plus vite. Jay Z y propose une compilation d’explications des textes de ses chansons, entrecoupées d’anecdotes biographiques. Je ne vous cacherai pas que l’ensemble est plutôt en deçà des oeuvres de Marie de Rabutin Chantal, baronne de Sévigné, dite la Marquise de Sévigné, que je me coltine en ce moment.
Bref, maintenant, citation de Jay Z, The Blueprint (son meilleur album à ce jour, si vous m’en croyez), Izzo Hova, l’incipit.
“Ladies and gentlemen, put your hands together for the astonishing…
Welcome ladies & gentlemen to the 8th wonder of the world…” (trèèèès littéraire, ce Jay!)
La Huitième Merveille porte un bavoir Bling bling gris et blanc, réalisé dans les chutes d’un peignoir de bain Christian Dior 1995 réduit en pièces (six bavoirs et une serviette de bain). Ma mère a dû apprécier notre dernier sewing mardi. Sous prétexte de voir ses petits enfants, elle est revenue ce week end le peignoir sous le bras, et n’a pas tardé à abattre ses cartes.
En fait tout ce qu’elle voulait, c’était visiter Lingorama,
coudre des mètres de biais et de dentelles,
et appliquer des animaux fleuris, même à table.
Moi j’ai cousu l’étiquette sur le bavoir de racaille.
Au total six bavoirs grands ou petits, froncés ou non, avec appliqué ou pas, parfois même avec plis creux. Ce fut l’occasion pour nous de constater à nouveau que les pinces Clover sont vraiment prodigieuses. Mes trois dizaines, cependant, se sont révélé insuffisantes pour les seize mètres de biais et de dentelle nécessaires. La prochaine fois, j’en commanderai directement une centaine, par acquit de conscience.
Le rosier du jour est l’étrange rosier- tige à gauche du portail en sortant (et donc à droite en entrant). Il m’en restera 18 ou 19 à vous présenter, mais je commence à oublier lesquels…