Tabou
En principe, si l’on me propose d’aller voir un film muet d’art et essai portugais en noir et blanc qui parle d’une employée de maison cap-verdienne et se passe en grande partie au Mozambique juste avant la guerre de décolonisation, je refuse.
Comme ma mère était là, qu’elle était venue avec une valise pleine de champagne, et qu’elle se montrait prête à tricoter des côtes, je ne me suis pas opposée au choix du film.
ET HEUREUSEMENT!
Sans être tout à fait trépidant non plus, vous vous en doutez, il m’a tout de même vraiment plu.
L’héroïne porte des robes des années soixante vraiment seyantes dont j’aurais voulu pouvoir trouver des images pour me mettre à la recherche de patrons vintage. A croire que ceux qui se sont chargés des photos de promo du film se fichent complètement de la couture, pffff.
N’allez pas vous imaginer que nous avons passé notre temps à nous prélasser, non plus.
Souvent oisive et mobilisée par des activités futiles, ma mère ne s’intéresse aux choses essentielles que lorsqu’elle vient nous voir (ô climat viril et sain du Greenland!)
Pour ceux qui ne seraient pas au courant, je rappelle que les choses essentielles sont:
- le champagne
- les chocolats de Christophe Bulabois
- le tricot
Il a fallu pas moins d’une bouteille de l’un et d’une boîte des autres pour venir à bout de ces deux pullovers Fisherman de Veera Välimäki.
Le premier, tricoté avec de l’eco+ de cascade yarns en taille quatre ans est presque petit pour un lutin qui porte du dizuimoi.
Le second, tricoté en taille six ans (pure laine Phildar des années 1982 -1983, stock de ma grand mère), correspond à un bon deux ans.
Porté c’est comme ça.
C’est très flou, mais l’on voit tout de même que les manches sont bien trop courtes.
Dommage parce que sinon je l’aime bien…
…même s’il comporte pas moins de 12 erreurs (trous intempestifs, problèmes dans le plastron, décompte des mailles erratique…). La version écrue en revanche est sans faute.
Le hate crime du jour concerne le gilet anthracite en alpaga tricoté au printemps:
Il a échappé à notre surveillance et s’est jeté dans la machine à laver. On n’a rien pu faire pour l’en empêcher, et quand on a retrouvé son corps, il était déjà trop tard pour le réanimer.
C’est pas beau à voir, hein…
Pour se remonter, il nous faut quelques petites Bonnes Actions.
Tout d’abord nous avons invité l’un des rennes du calendrier de l’avent Playmobil à brouter quelques herbes de Provence à l’occasion de la Saint Sylvestre (C’est pas Ahhude qui ferait ça pour son bébé gnou).
Ensuite, nous avons pour une fois vêtu notre Lutin d’habits qui lui vont (je ne sais pas si vous avez remarqué qu’il y a toujours un problème avec les rares vêtements homemade de notre fils).
Je sais, je sais, on ne voit rien, mais j’aime bien quand même (orgueil maternel: j’ai voulu montrer à la blogosphère entière que mon fils court comme un cabri en tirant la langue).
Le Lutin porte avec joie et fierté un petit ensemble de fête offert par mon Guru.
Lainage tartan, coton blanc et col presque claudine, elle est vraiment fortiche, Smi!
Et sur ce, Adios Amoebas!
Seeya later alligator (s), in a while, crocodile (s).