Holly Golightly et moi…
…ON SAIT VIVRE!
Non contentes d’être d’authentiques ladies,
nous ne tricotons que des choses très mettables.
Je dois avouer qu’avec Mimi de Karen Borrel, je me suis fait très très peur. Ma mère, qui m’a vue le tricoter, s’est bien fichue de moi. J’essayais de la convaincre du fait que porté, ça serait formidable, mais au fond, je doutais.
Et en effet, terminé c’était atroce, et même la bande masquante n’y a rien changé…
J’avais bel et bien tricoté une robe d’Holly Golightly.
J’étais d’autant plus dépitée que j’avais commis cette horreur en concert avec Love is all we need, qui elle, bien sûr, avait assuré (non mais vous avez vu cette photo splendide, en plus!)
Finalement, sur la Petite Créature, ça n’était pas si affreux, juste un peu Giskardestin sur les bords.
Pour obtenir cette robe d’Holly Golightly à volants, j’ai modifié comme suit:
- pas de ligne de démarcation entre le “haut” et la “jupe”
- 10cm de hauteur totale en plus
- 2 rangs d’augmentations en plus au niveau des volants
- pas de bordure pour que ça roulotte en bas.
Ici on voit à peine mieux les volants.
Vous ne rêvez pas, toute à mon Giscard Revival, j’ai carrément récupéré la table des enfants chez ma grand mère.
Je n’étais même pas loin de reprendre mon tabouret fétiche.
La Bonne Action du jour, nous la devons à Caro qui m’a adressé ce colis coloré. Je m’étais en effet mis en tête de fabriquer une chambre de poupées brodée, mais l’idée d’investir une fois de plus des mille et des cents dans une entreprise hasardeuse qui certainement se révélerait peu concluante m’a quelque peu freinée. Elle m’a donc proposé des échantillons de fils, et ma foi, je m’en félicite (j’ai aussi eu un bout de son tissu à bermudas qui sèchent vite, et un superbe voile de coton à carreaux juste comme j’aime)!
Pour l’occasion je me suis initiée au point de croix, c’était pas de la tarte.
J’ai aussi refait du matelassage.
Heureusement que j’avais les fils de Caro, car malgré son aspect bichromatique, cette chambre a utilisé presque toutes les couleurs que j’ai reçues!
Voici ce que ça donne plié:
Le tissu à étoiles est un cadeau d’Elz, le blanc vient d’un des vieux draps de ma grand mère.
Le code couleurs patriotique, c’est donc tout de leur faute.
Et voilà, ma p’tite dame, mon bon monsieur, ça sera tout pour aujourd’hui!
Ah…j’oubliais. Pour celles et ceux qui s’inquiéteraient de me voir négliger Goethe, sachez que le Grand Homme vient de m’envoyer un Signe. A peine avais-je repris les Affinités électives, chapitre 7 de la seconde partie, que je tombai sur le passage suivant:
“Pour alléger fortement ces sentiments quelque peu mélancoliques, les dames lui firent encore un cadeau lors de son départ: un gilet qu’il les avait vues longtemps tricoter avec une secrète envie à l’égard de l’heureux mortel inconnu à qui il devait échoir un jour. Un pareil présent est le plus agréable que puisse recevoir un homme aimant et respectueux; car lorsqu’il songe au jeu infatigable des jolis doigts il ne saurait le faire sans se flatter que le coeur n’est pas resté entièrement étranger à un travail si persévérant.”
Vous voyez, j’ai sa bénédiction.