The Bling Ring
Après avoir été en état de mort sociale et couturelle pendant des mois (d’abord c’était le concours, puis l’été, l’automne, l’hiver, l’hiver, l’hiveeeer) me revoici en mesure de prendre part à un défi KOMOBONVIEUTEMPS.
Il s’agissait de coudre en trio avec Lara Croft et La Reloux une “robe chasuble” des Intemporels pour enfants (sooo 2011!).
Les photos sont ratées (La Petite Créature n’était pas d’humeur, et de toute façon elle n’est jamais d’humeur, donc ça, c’est réglé), et la robe aussi d’ailleurs.
Le jean gris (en provenance de chez Lo) n’est pas en cause, même s’il est assez austère, mais après tout il s’agit d’un modèle Clémenceau-nostalgique, donc c’est permis, non, en réalité ce qui ne va pas c’est la taille. J’ai fait un sizan pour que ça aille longtemps, mais comme la Créature est fluette, ça flotte du dos.
Voici un gros plan faisant foi, pour ceux qui croiraient que j’exagère (ce qui n’est de toute façon pas du tout mon genre, jamais). Disons qu’elle ira l’an prochain, quoi.
M’enfin, ça fait tout de même plaisir d’être back in the tracks, et ça m’a donné le courage de m’atteler à de la couture printanière.
Voilà des années que je traque sur Ebay le célèbre patron Very Easy Vogue 1548 par Diane de Fürstenberg, 1976. Ma radinerie m’avait empêchée de l’acheter quand il était à 39 euros il y a trois ans, et voilà maintenant qu’il coûte 194 euros 77 cents.
Du coup j’ai opté pour La Maison Victor Magazine, numéro 4, 7 euros 95 cents.
Pour le tissu c’est un jersey viscose un peu too much (car pour plagier DVF il faut un imprimé criard) de chez Mondial Tissu.
Une fois de plus, je me suis fait avoir: j’ai acheté la quantité de tissu préconisée, mais évidemment c’est trop court. Je n’arrive pas à m’y faire et à prévoir en conséquence.
Le patron n’est pas trop mal, mais il taille grand, vraiment grand, le décolleté flotte un peu, ce qui est tout de même bien embêtant. Il faut dire que le patron devait être prévu pour un jersey à peine plus rigide.
Plus grave, les emmanchures sont un peu larges, et en conséquence les bras sont trop épais du haut. Encore une robe pour traîner à la maison, quoi.
Sinon pour me punir d’avoir encore cousu une robe paportable, je me suis rendue utile et j’ai coupé pour une copine prof des écoles un “Jeu des tissus Montessori” accompagné de son masque occultant.
Le concept est simple. L’enfant, les yeux bandés, au toucher, doit réunir les tissus par paires voire même à un certain stade en reconnaître la matière.
Les vingt quatre carrés coupés dans douze tissus différents font 15 cm de côté. Le masque, lui, est en polaire bleu marine très foncé.
Du coup tout ça m’a épuisée et il a fallu partir en vacances (à partir de là ce billet s’écrit avec la collaboration du Lutin et de la Créature qui ne veulent plus dessiner tranquillement…)
La Créature: oh! Le Mont Blanc!
Le Lutin: c’était quand on était allés au ski.
La Créature: à Chamonix.
La Créature: c’est où, là?
Moi: c’est la Maison des guides
La Créature:mais elle est où la descente de luge?
C’était la première fois que les enfants se comportaient de façon civilisée en vacances.
Enfin, presque civilisée, la plupart du temps.
Le Lutin: c’est vrai qu’on avait montré notres fesses! Est-ce que t’es contente, Maman, oui ou non?
Faut dire qu’entre la neige et la piscine, ils étaient K.O. la plupart du temps.
Le lutin: Je voudrais retourner à Chamonix. Et je veux découper le dessin pour Papa. Pour faire joli.
La Créature: y’avait même une salle de jeux, c’est trop drôle.On était dans la piscine. (Elle pique une lettre en bois à son frère).
Le Lutin: arrêêêteu! Cesse de me menacer!
La Créature: maman, il a dit cesse de me menacer! Et pis Maman, quand est-ce que tu prépares à manger?
Le Lutin: y me faut P, là, pour faire L,M,N,O,P. (la créature lui pique le P, il la tape, elle hurle)
Les deux en choeur: Mamaaaaaaan!
(NDR: ben dis-donc, ils sont pas inspirés, ce matin…)
Donc sans transition, la tunique à smocks. C’est le modèle Agnès de Citronille, smocké main siyouplé. Par contre je n’avais pas compris qu’il fallait que chaque point de chaque rang de fronces soit aligné sur le précédent pour obtenir des tubes verticaux, et du coup c’est assez irrégulier.
Même délocalisées, les photos sont aussi moches que d’habitude, la Créature n’était toujours pas d’humeur.
Je compte recommencer ce modèle en liberty, mais l’idée de reporter des rangs de fronces bien alignés sur du tissu fleuri me donne des sueurs froides.
(On voit bien qu’elle est enchantée de poser, là, hein…). Il paraît qu’il existe à La Capitale des papiers transfert spéciaux pour faciliter cette étape scabreuse, mais je m’occuperai de ça plus tard.
Pour le moment, il faut dépendre la lessive, et puis ranger ces foutues lettres en bois, et puis faire à manger fissa avant que l’hypoglycémie ne rende les trolls complètement fous, et puis après si ça me dit je pourrai lancer une autre lessive voire récurer la cuisine. Pffff…
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CADEAU BONUS POUR MON GURU: deux Conversations avec des Barbares relevées depuis des mois et que je n’avais jamais eu le courage de recopier.
Première conversation, en juillet dernier, en route pour la Bretagne, alors que nous faisions escale à Paris.
La Créature: on n’a pas le droit de rouler sur la route.
Le Lutin: t’as raison.
L.C: Y faut pas rouler sur les gens.
L.L: c’est nous, les gens.
L.C: maman, j’ai vu un château fort ou un château d’eau plutôt. (à son frère) Tu me redonnes ma moto? Elle est taaa moâââ!
L.L: non.
L.C: chuis pus ta soeur. Je t’en supplie. Mais tu comprends pas? Tu comprends rien! Prendre sa retraite c’est quand on revient plus.
L.L: c’est ça la politesse. Papaaa, elle est plus ma soeur!
L.C: je serai un tout petit peu ta soeur.
L.L: J’aime pas la politesse, j’aime que la solution, juste. (à moi) Maman, tu vas aller à ton Noprix, toi?
L.C: moi, je suis pas assez contente, ça me rend folle.
L.L: c’est toi qui es folle, Grenouille Gluante.
Seconde conversation, cet automne, un matin alors que je traînais au lit.
La Créature: est-ce que tu te sens capable de jouer à la Reine des Neiges sans que je t’embête et sans que tu m’embêtes?
Le Lutin: mais tu m’as croqué, là, c’est pour ça que je me sens pas bien.
L.C: bon, alors reste couché pendant que je fais le château.
L.L: il faut toujours fermer le château quand on dort.
L.C: aah, j’ai gagné, j’ai tout bien gagné.
L.L: on éteint la lumière et on dort. Passe l’oreiller Reine des Neiges.
L.C: noooon! Toi tu veux l’appeler Grenouille notre enfant mais moi je veux l’appeler Grenouille Séréna.
L.L: et moi je m’appelle Elsa.
L.C: bon, alors on joue pus à la Reine des Neiges.
L.L: alors je joue pas. Reine, tu as vu mon épée?
L.C: naaan, nous sommes des lapins puisqu’on mange des carottes!
L.L: ah oui!
L.C: là, c’est mes poils. Miam, c’est bon. J’vais dire à Papa qu’elles sont trop bonnes ces carottes.
L.L: on est des p’tits lapins.
L.C: Père et Mère y vont nous disputer.
L.L: MON père et MA mère.
L.C: on est des lapins crétins, c’est pour ça.
L.L: moi je suis pas un lapin crétin.