Can't we talk about something more pleasant?
Il n'y a pas si longtemps, nous parlions suicide avec Paups, et il faudrait faire des études à l'appui de cette thèse, mais il nous a semblé que ça n'arrivait pas aux gens qui cousent.
Evidemment, si on garde les yeux fixés sur un horizon de fleurs, de liberty, de dentelles et de smocks, la vie est beaucoup plus tenable.
C'est ce que j'ai fait dernièrement à l'occasion de l'anniversaire de la Petite Créature (laquelle a eu "toute une main", comme elle dit).
Pour marquer le coup, on a vraiment vu la vie en rose (un peu comme les éditeurs de Louisehamster, je suppose)
(Louise Hamster est journaliste et on la force à prendre des photos de douce France/ clochers riants toute la sainte journée. Par solidarité, j'ai contribué avec mon propre clocher personnel).
Déjà, j'ai cousu une blouse d'anniversaire. Elle est tout droit sortie du livre de Claire Lefort, Vêtements de cérémonie, mais dans le fond c'est ni plus ni moins qu'une sorte d'Agnès de Citronille.
Le livre est charmant, c'est comme une version bobo-éthérée des Intemporels, finalement...
Voici une vue médiocre de cette blouse hautement collaborative, mais malheureusement déjà tachée de peinture (rose, la peinture, évidemment): le tissu vient de Lo, et la dentelle de Smi.
Nous avons aussi accueilli une ambassadrice de la pensée positive en la personne de Paillette, laquelle a débarqué quasi nue. Il a fallu la doter d'une tenue Greenlando-compatible.
Duffle coat en feutrine de laine glacier, chemisier en Liberty, pantalon en tweed, la voici prête à affronter les frimas.
Theur (oui, il s'appelle Theur; il doit avoir des ancêtres germaniques, je sais pas, moi) a aussi réclamé une petite laine.
Il faut dire que dans la vraie réalité, le Greenland n'est pas comme sur les publications touristiques.
Par exemple, mon clocher, en vrai, on le voit surtout sous un ciel plombé.
Les moutons dégagent une odeur pestilentielle, leur laine gratte, d'ailleurs, et les oies sont vindicatives (véridique, elles se sont mises à cinq contre ma pauvre Twingo jaune, l'autre matin!)
Par dessus le marché, je ne veux pas faire ma rabat joie, mais tout ça finira mal.
Roz Chast serait de mon avis, elle qui vient de passer des années à assister ses parents "en fin de vie", comme on dit.
Elle en a tiré un "roman graphique" hilarant et surtout pas trop rose.
Allez, c'est tout. N'allez pas attraper un rhume, hein!