Still walking
Voilà plusieurs années que je me débats dans mon problème de blog. Les blogs couture, c'est un peu comme le porno, au delà des quelques figures imposées obligatoires, on n'a jamais trop grand chose à dire, finalement. Du coup ça semble un peu vain d'investir tant d'énergie à prendre des photos mi-floues de vêtements qui n'ont pas grand chose d'exceptionnel, tout ça dans le but néanmoins si possible d'en retirer des torrents de louanges. Pour gratifiant que soit l'exercice, il n'en est pas moins un peu pathétique et répétitif.
C'est pour ça que je suis enchantée quand je me réveille un beau matin avec QUELQUE CHOSE à dire. En général, ce quelque chose n'a rien à voir avec la couture, surtout ce matin.
A la faveur des vacances de la Toussaint, je me ruine et passe mon temps dans la filmographie complète de Kore - Eda Hirokazu. Pour le moment j'en ai vu cinq (sur la dizaine de films qu'il a écrits et réalisés).
- J'expédie en premier Afterlife, l'un de ses premiers. Il y a de l'idée mais ce n'est pas très abouti, et l'image n'est pas aussi belle que dans ses films ultérieurs. C'est quand même un film sympathique, et on peut le voir avec plaisir malgré ses petits défauts.
- ensuite il y a Airdoll, qui est récent. Il est beau et drôle, bien fait malgré un scénario un peu bancal, mais ça n'est pas mon préféré. L'actrice qui joue la poupée qui prend vie joue vraiment de façon extraordinaire, ça vaut le coup!
- Nobody Knows, je l'avais vu à sa sortie, quel film! La photographie surtout est très belle, c'est vraiment un film à voir, malgré le côté vraiment plombant de l'intrigue.
- Tel Père tel fils est vraiment réussi. C'est une sorte de réécriture de La Vie est un long fleuve tranquille à la japonaise. C'est moins drôle, mais beaucoup plus subtil et très émouvant.
- vient enfin Still Walking qui m'a donné envie d'écrire ce billet. C'est mon préféré jusqu'à présent. Je préfère ne rien en dire du tout - de toute façon il n'y a pas d'intrigue à proprement parler- mais vous conseiller vraiment vigoureusement de le voir.
Ensuite il m'en restera cinq à voir: Maboroshi, Distance, Hana, I Wish, Notre Petite soeur. Il y en a un aussi qui sortira d'un instant à l'autre et qui s'appelle Après la tempête.
Sans transition, il va quand même bien falloir parler couture et questions diverses. Je n'ai pas cousu tant que ça, et c'est la faute de Mape. C'est vrai, quoi, elle m'a donné tous les habits de son aînée en taille 8 ans avant de s'émigrer, et depuis, la Petite Créature n'a plus besoin de rien.
En tout et pour tout je lui ai fait UNE Colombine de P&M (patron merveilleux!) pour un mariage sous la pluie (on devait être en bleu pâle) (j'avais mis ma super robe aux dix mètres de tissu!!! J'ai mis une photo faisant foi, laquelle s'est chargée à l'envers, je me dis que ça n'est pas si grave, après tout) mais elle l'aura mise en tout et pour tout trois fois avant de faire d'horrible taches de boue indélébiles dessus - après le Barbare a cru que c'était une bonne idée de la mettre dans l'eau de javel, le liberty a déteint mais la boue non, etc. Bref. La période est pathétique pour la couture.
Ce que je préfère, en ce moment, plutôt que les projets rapides et immédiatement gratifiants qui se salissent, déchirent ou deviennent vite trop petits, c'est passer du temps sur des entreprises d'envergure comme ce fameux quilt de Lutin.
J'en ai commencé un autre, encore bien plus grand (pour notre lit de 2m par 2m ) qui me prendra plusieurs mois.
J'ai aussi une envie bizarre de me lancer dans des reproductions de costumes historiques (j'ai déjà cousu un corset victorien, mais il n'est pas photographié!) et aussi dans la broderie.
Cette photo n'a rien à faire là.
Celle-là non plus, tant qu'on y est.
Sinon j'ai tricoté beaucoup, et notamment ces mitaines tirées d'un superbe livre, Knitting Wizardry.
Il y a eu aussi un nouveau Petit Cassiope de De Rerum Natura pour le Lutin .
La Petite Créature a eu droit à une première! Un Nancy Cardigan jacquard transformé en pull. Je suis très contente de ce modèle, je compte en refaire un pour mon fils avec de la laine des années soixante dix que ma grand mère m'a apportée (synthétique et criarde, mais avec forte valeur ajoutée sentimentale).
Et ça c'est un Monte Rosa hat d'Isabell Kraemer. Voilà pour le tricot.
Et maintenant, les questions diverses. Nombreuses, les questions diverses. J'ai même un peu honte de ma compulsion photographique, en ce moment. Du coup je vous conseille carrément d'arrêter là votre lecture. Plus bas, vous ne trouverez plus que mes gosses, des arbres, et quelques vaches.
On a surpris un hérisson nuitamment.
Et puis aussi, il y a eu la rentrée (on ne dirait pas mais c'est une des portes de mon lycée).
Les enfants aussi ont dû rentrer, un jour après moi.
Ils ont choisi - sans se concerter - leur tenue de rentrée parmi ce que leur mamie leur avait envoyé du Mali.
Je ne dirais pas que c'était ma préférée, mais bon. Voilà, quoi.
Ensuite, sinon, on n'a pas fait grand chose à part fréquenter des arbres.
L'automne est arrivé d'un coup.
Juste le temps de faire quelques derniers feux de camp...
Avec maïs chaud et champagne dans une brouette...
Il y a eu l'anniversaire de la Petite Créature
Et la forêt, la forêt, la forêt.
Bon, allez, ça suffit, je vous épargne les vacances (mais n'espérez pas y échapper la prochaine fois!).