Perles: n’en jetez plus.
Il paraît qu’il y en a que ça amuse, de lire les “perles du bac”.
Moi, comme diraient les élèves, le bac et ses perles, ça msaôulgrâv, je préférerais largement être en vacances.
Je ne veux pas passer pour une sale réac’, mais quand même, cette année, j’ai vraiment eu l’impression d’être à Villers- Cotterêts en 1539.
Je veux dire par là qu’il est plus que temps que nos programmes entérinent la bifurcation définitive qui s’est opérée entre le français contemporain et la langue classique.
C’est à dire que les poèmes de Ronsard, les tragédies de Racine, les lettres de Montesquieu ou les romans de Balzac sont absolument inaccessibles à ces pauvres élèves, et qu’il serait temps qu’on s’en rende compte.
Comme ils ne pigent rien, leurs copies sont infâmes, mais grâce aux trois commissions successives qui remontent les notes, l’honneur est sauf, on peut encore se gargariser d’une bonne cuvée, le niveau monte, c’est un enchantement.
Toute cette hypocrisie me rend malade, et je dois vraiment une fière chandelle au yoga, frêle rempart qui me protège du burnaoûte.
(On a quand même bien le droit de citer Krishnamurti dans un billet sur les vêtements de yoga, non?) J’avais déjà fait des merveilles dans un épisode précédent avec le soutifmou, ce qui m’a mise en appétit pour une récidive avec le Oooh la la legging, toujours chez Papercut Patterns.
On ne peut pas dire que ça me plaise, un nom pareil, pour un patron, mais enfin. C’est sûrement un pied de nez à Lululemon ou un appel du pied, peut-être, d’ailleurs.
Evidemment, sur du spandex bleu nuit, il est difficile de voir les détails. N’empêche (et il faudra me croire sur parole) que des découpes zastucieuses sont supposées mettre en valeur le galbe de la fesse ou quelque chose comme ça.
Donc il y a un genre de plastron devant et le même derrière avec coutures latérales en haut des cuisses et non pas sur le bord externe, du coup. D’un côté c’est flatteur, d’un autre côté ça crée une étrange ligne de culotte de grand-mère postiche.
On le voit plus ou moins sur cette photo, il y a comme une protubérance en sommet de cuisse.
A part ça, moi qui suis frileuse, j’apprécie franchement qu’il soit taille haute. Je dirais dans l’ensemble que c’est plutôt un bon patron de pantalon de yoga, tout bien considéré.
Ceci dit, on s’embête bien pour pas grand chose. Les enfants, eux, quand ils font du yoga, ne s’embarrassent pas de vêtements.
Je n’avais jamais réalisé qu’il fût si facile de coudre des leggings, et pourtant mon Guru me l’avait bien dit. Je me suis lancée, et dans les chutes, j’ai pu en coudre deux pour la Petite Créature à partir d’un patron du dernier Ottobre.
Ensuite il était temps de s’occuper de la broderie que cette chère enfant voulait faire à sa maîtresse. Au cas où vous n’auriez pas remarqué c’est une fée princesse et sa baguette magique dorée, avec la peau marron (elle a un bras accroché à l’oreille gauche mais c’est une autre histoire).
Pour l’emballer j’ai copié la Reloux et cousu un petit sac de la Barakossa.
Je devrais me méfier de moi-même, mes accords de tissus sont toujours trop ternes, et ce malgré la sangle verte et la fleur au crochet de Miss Grain de Sel.
Bon, ben voilà, pour une fois j’ai fait court. Il faut dire que je ne couds de nouveau plus puisque depuis des semaines je suis dans les affres d’un déménagement épique.
Après une phase où j’étais dépitée d’abandonner mes rosiers, je suis maintenant franchement pressée que tout ça se termine, même si tout le jardin sera à recommencer à zéro.
D’ici trois- quatre jours on devrait y être, et les vacances pourront enfin commencer!