Herméneutique du Défi 13
Souvent, les thèmes du Défi 13 sont impénétrables.
Celui du mois de juin ne déroge pas à la coutume. Si l’on s’en tient au titre (“savane, etc…”), on attend quelque chose de peut être un peu animalier, exotique, voire même par extension vaguement “ethnique” (Wax? Plumes? Peaux?).
Le développement, lui, sème le trouble avec l’expression “des couleurs naturelles […] des couleurs de sables, des références à la savane, au désert…”
Vous n’êtes pas sans savoir, depuis ce billet, que la savane est un écosystème primaire de type Prairie. Or le désert, par définition, est une zone stérile peu propice à la vie végétale. Par ailleurs, la notion de couleur naturelle me paraît très confuse (que dire en effet du coquelicot, de la pivoine, de la cantharide, du bleuet…) Que cachent enfin les points de suspension? Quelles injonctions implicites suggèrent-ils?
Bref, pour ce défi 13, je ne savais pas du tout quoi faire, mais alors pas du tout.
J’ai brièvement envisagé – puis éliminé la coiffe en plumes, le niqab, le boubou, le tablier en chanvre, le pagne en peau de girafe. Plus raisonnablement, j’ai songé à une veste de printemps en lin et wax, mais le temps m’a manqué (c’est surtout mon ami Rabelais qui requérait mon attention…).
Finalement, j’ai abandonné tout espoir de vous ébahir par une création au classicisme beige savamment ébouriffé par un imprimé exotique, et je me suis rabattue sur un vieux projet pas très glamour, celui de me coudre le pantalon facile et passe partout du dernier Burdavril.
Pour la facilité, j’ai été servie. 4 morceaux, une parementure, ni poches ni passants. Quatre pinces, une fermeture invisible.
Idéalement, ce pantalon aurait dû être réalisé en gabardine sable. Bien sûr, je m’y suis pris trop tard pour commander (dans ma naïveté j’ai cru que je trouverais de la gabardine à MT ou à Lingorama. Il n’en a rien été: ce tissu est un infâme truc stretch qui fait sauna et se froisse lamentablement).
Comme je n’ai pas trouvé de fermeture éclair assortie, j’en ai carrément pris une fuchsia, tant qu’à faire.
Par contre, elle n’est pas bien posée: je ne peux pas la fermer jusqu’en haut.
J’aurais sans doute dû positionner les bibi plastifiés un peu plus en haut, mais j’aurais eu peur de les couper…
Sous certains angles bien choisis, on peut croire que ce pantalon ne me va pas trop mal.
Debout, ça se gâte déjà. La vérité, c’est que ce pantalon fait plein de plis boursouflés; je ne sais pas s’il faut en accuser un excédent de tissu en haut des cuisses, ou si ça tient à sa nature ingrate (un cousin de la bâche polyester de Skeletor).
Vous voyez ces “poches” au dessus de l’aine???
Vue aérienne: il y a comme des bosses juste en dessous des pinces.
Derrière, ça fait pareil sous les fesses. Je suis un peu dépitée, pour mon premier pantalon Burda, je m’attendais à mieux…
Et maintenant, des nouvelles des fleurs et des oiseaux.
Rosier “A Shropshire Lad” de David Austin.
Un peu échevelé, ce rosier.Plus que 25 ou 26.
Et voilà à quoi ressemblent les ptérodactyles au réveil. Vous n’avez pas fini d’en voir non plus; dans la vieille boîte aux lettres, une nichée a éclos cette nuit. Ils ne sont pas noirs mais mauves pâle, et tellement laids que je n’ose pas publier de photo pour l’instant.