Une de ces flemmes, mais alors…
ENFIN les vacances!
Moi, comme toujours, je pensais que j’allais reprendre ma vie en main.
Faire de la broderie, du sport, du tricot, des repas sains et équilibrés, des activités pédagogiques avec les jeunes Barbares (en restant très patiente, évidemment, sans jamais me départir d’une équanimité souriante), coudre, forcément, et bloguer aussi, bien sûr, sans parler de lire les dizaines de bouquins en souffrance sur ma table de nuit, de regarder tous les films en retard, de commencer de nouvelles séries, sans oublier de mitonner de bons petits cours pour la rentrée, et de corriger quelques copies.
Bon. Après une semaine de vacances, un bilan à mi-parcours s’impose:
- broderie, sport, cours pour la rentrée, correction de copies: rien
- tricot: monté les mailles d’un futur pull de Lutin
- repas sains et équilibrés: j’ai cuisiné deux fois, si, si. Une fois des épinards frais crème-échalotes, et l’autre un gratin de côtes de bettes. Pas mal, en une semaine, non?
- activités pédagogiques: pas grand chose. Le lutin a lavé les côtes de bettes pendant que la Créature beurrait le plat. Et j’ai acheté un super livre, The Storm Whale.
Les dessins sont magnifiques et l’histoire est bien aussi.
Ah oui, et comme activité dirigée, ils ont aussi pas mal vidé le lave vaisselle. Pour le reste, ils ont dû inventer (piétiner des salades, vider des bouteilles de shampooing dans le lavabo, faire une “soupe au pipi” dans la cabane de jardin, se rouler dans le barbecue etc..).
- coudre: c’était plutôt bien parti, j’avais décidé d’entreprendre un projet faramineux pour le défi plagiat de Madame du Canal.
J’ai donc essayé de reproduire cette blouse Cyrillus, mais ça a très très mal tourné, tellement mal tourné que je n’ose plus pénétrer dans la pièce-couture depuis (le cadavre de la blouse y gît encore).
- bloguer: bon, ben comme on voit, c’est pas la joie. Je suis encore engloutie au fond de GOMI, sans parler d’un nouveau site que j’ai découvert par mégarde et qui m’occupe pas mal, celui d’un dénommé Caleb Wilde, Confessions of a funeral director (je sais, je sais…).
- lire des dizaines de bouquins: bon, ben ça c’est raté aussi, je suis toujours engluée au milieu d’une biographie de Victor Hugo incroyablement mal écrite alors que j’ai plein de trucs sublimes sur le feu: La Marche de Radetzky de Joseph Roth, A Death in the family de Knausgaard, Sense and sensibility de Jane Austen (déjà lu adolescente mais complètement oublié), L’Enfant éternel de Philippe Forest, et Dance of the happy shades d’Alice Munro – entre autres.
- regarder les films en retard: à part Leviathan d’Andreï Zviaguintsev, rien.
(J’avais adoré Le Retour et Elena, pas vu Le Bannissement, et là je dois dire que ce Leviathan m’a un peu déçue. La photographie est vraiment formidable, les décors aussi, mais l’histoire est un peu plate et too much à la fois, je trouve).
- commencer de nouvelles séries: vu quelques épisodes de Portlandia, bof. En panne à l’orée du second épisode de Parenthood. Téléchargé Masters of sex (?) mais pas encore commencé. Pour Mad Men et Game of thrones, j’attends que les saisons complètes soient disponibles pour binge watcher.
Bon. Donc je n’ai pas fait grand chose, en fait, en une semaine.
Z-E-N
Du coup tout ce que je montre dans ce billet date d’il y a un mois environ…
Il va sans dire que la Petite Créature a choisi elle-même les laine et tissus (j’ai imposé le lin blanc, sinon on ne s’en sortait pas).
Même les plus roses des fées de Cicely Mary Barker sont plus sobrement vêtues.
La Petite Créature avait été tellement jalouse de mon “En pointe wrap” qu’elle m’a tannée jusqu’à ce que je lui en fasse un. C’est un genre de patron maison avec de la Brushed Alpaca Silk de Drops. Si c’étais à refaire je doublerais la laine, je trouve le résultat un peu trop ajouré à mon goût (j’ai appris sur le site de Bompard que ça s’appelle un tricot “déjaugé” d’une part, et que d’autre part ça permet d’économiser la laine et donc de coûter moins cher – ça fait plaisir en passant de voir que Bompard se soucie de l’accessibilité des prix, je ne m’en serais pas doutée, à voir leur catalogue…)
Pour la jupe c’est un genre de mi-chemin entre la jupe qui tourne des Intemporels pour enfants et l’adaptation de Mon Guru.
La jupe en elle-même est en lin épais (vieux drap de ma grand mère). Dessus il y a du tulle mou, et entre les deux un genre de jupon de dessus froncé aux milieux dos et devant (si vous voyez ce que je veux dire) en liberty félicité.
Sinon j’ai aussi persévéré dans les smocks.
Cette fois-ci, j’ai eu la présence d’esprit d’aligner les fronces verticalement. C’est beaucoup mieux.
Il s’agit du modèle Hilde de Citronille, réalisé dans un tissu fleuri offert par la providentielle Dorothée.
Ce n’est pas encore parfait, je déplore, notamment, un résultat un peu pâlichon; j’aurais mieux fait de tout broder en fuchsia et bleu canard, il y a trop de beige dans tout ça.
Bon. Et puis aussi - comme pour le tricot - on dirait que je brode pas assez serré. Donc le plastron est un peu mou du genou.
En parlant de tricot en voici un mi-figue mi-raisin.
Dès que Mape m’a montré ce “Silver dream cardigan” de Drops, mon sang n’a fait qu’un tour (voire moins si ça se trouve), et je me suis mise à méditer durement les coloris. J’ai beaucoup hésité entre gris/ blanc et noir/ blanc, et apparemment j’ai mal choisi.
ça n’est pas que je sois franchement mécontente de mon gilet, mais je n’en suis pas vraiment enchantée non plus. Je trouve les couleurs un peu ternes et le plastron un peu trop imposant, et ce alors même que j’ai largement réduit le motif en hauteur.
La laine –de la Karisma superwash de Drops- est pourtant agréable, bien gonflante et douce, mais je crois que les mois passés sur ce modèle ont suffi à me dégoûter du noir et blanc. Bref, il me manque toujours trois sous pour faire un franc, quoi.
A part ça, rien. On a trouvé un bébé salamandre dans le ruisseau.
Je passe mon temps à me plaindre du Greenland, mais c’est quand même sympa de vivre à l’orée d’une forêt profonde aux fontaines pleines de bébés salamandres…
Bon, sinon, pour mon Guru, j’ai relevé cette conversation:
La Créature: Maman dit qu’on doit se mettre d’accord.
Le Lutin: Moi chus d’accord pour la D.S.
La Créature: Naaaan! C’est pas ça se mettre d’accord.
Le Lutin: Moi chuis pas d’accord, alors.
Elle hurle.
Le Lutin: Pouik pouik camembert!
Elle hurle de plus belle et sanglote.
Le Lutin: Y’a quelqu’un dans le miroir?
La Créature, voix patiente mais exaspération perceptible en arrière plan: On s’est pas du tout mis d’accord. Il faut déjà se mettre d’accord.
Le Lutin: Je vais te mettre d’accord.
La Créature, au bout du rouleau: NON. Il faut qu’on se mette d’accord pour un dessin animé.
Le Lutin: Ma voiture elle a faim. Tu veux de la carotte ma p’tite? Miam!
La Créature, prise d’un subit intérêt: Elle est sage?
Le Lutin: Il faut qu’elle soit sage, elle est pas belle.
La Créature: Occupe-toi de tes oignons.
Le Lutin: J’ai pas d’oignons.
La Créature: Les oignons c’est des affaires.
Le Lutin: Y’a du soleil et des nanaaaaas!
La Créature: Ah non, hein! Arrête de chanter ça, c’est familier!
Le Lutin: Oui, mais je suis un p’tit garçon mal élevé!
La Créature: Moi, je ne veux pas de petit garçon mal élevé dans cette maison.
Le Lutin: Bon, d’accord, chuis un crocodile, alors.
Bon, allez, ça sera tout pour aujourd’hui, je retourne à mon programme.